Les valeurs dans les arts

Les valeurs dans la peinture

La contribution de l'art contemporain à la réflexion sur les valeurs est souvent discrète et personnelle. Depuis la Renaissance, l'art n'est plus au service de l'Église et du pouvoir moral, économique et social qui l'utilisait pour maintenir son influence sur le peuple. L'art ne dicte plus à l'homme comment vivre sa vie, mais devient une scène supplémentaire sur lequel l'homme, qui se voit désormais comme le centre du monde, peut s'exprimer et expliquer sa vision du monde. Il n'est donc pas étonnant que les artistes d'aujourd'hui parlent plus facilement de leur vie personnelle que de la société dans laquelle ils vivent. Dans ce sens, les valeurs que véhicule l'art contemporain mettent en centre un individualisme qui voit l'individu au centre du monde et considère son bonheur comme sa première (pour ne pas dire sa seule) préoccupation. Désormais, c'est l'intimité et l'honnêteté des artistes qui sont exposées dans leurs travaux. Quelques artistes évoquent dans leurs travaux des sujets plus politiques: guerres, réfugiés, réchauffement climatique et pauvreté sont des sujets plutôt populaires. Désignés par le terme "artistes engagés", ils restent néanmoins une minorité dans le panorama actuel de l'art.

Les valeurs dans le théâtre

• Spectacle multimedia Rwanda 94, par la troupe Groupov. Réflexion et émotion sur l'horreur du génocide et la condition de survivant.

Le 6 avril 1994, l’avion du président Habyarimana est abattu. En quelques heures, Kigali est quadrillée par des miliciens. La chasse aux Tutsi et aux opposants politiques Hutu commence. En moins de cent jours, à la machette, à la massue, à coups de fusil, de mitrailleuses, de grenades, noyés ou brûlés vifs, un million d’hommes, de femmes, d’enfants et de vieillards seront exterminés. Le troisième génocide du 20ème siècle s’est déroulé au vu et au su de toute la communauté internationale.RWANDA 94, sous-titré une tentative de réparation symbolique envers les morts à l’usage des vivants, se propose de rendre voix et visage aux victimes, d’interroger les motifs et le processus de leur assassinat.

Le film a été tourné en avril 2005 au Théâtre de la Place, à l’occasion des ultimes représentations du spectacle qui y avait été créé en mars 2000. Mise en scène : Jacques Delcuvellerie - Auteurs : Marie-France Collard, Jacques Delcuvellerie, Yolande Mukagasana, Jean-Marie Piemme, Mathias Simons et Dorcy Rugamba - Musiques : Garrett List, Jean-Marie Muyango et Massamba.

«Rwanda 94» Un film de Marie-France Collard et Patrick Czaplinski. Une production Groupov et Parallèles Productions, en coproduction avec la RTBF, avec le soutien du Ministère de la Communauté française de Belgique et des télédistributeurs wallons, avec l’aide de Technocité.

Notes techniques Le film Rwanda 94 est basé sur le spectacle du Groupov créé à Liège en janvier 1999, couronné en Belgique et à l’étranger par plusieurs prix. Ce spectacle hors normes (durée de 5h30 à 6h, 35 participants…) a, depuis sa création, tourné à travers le monde (Avignon, Kigali, Bruxelles, Genève, Bonn, Montréal, …). Le film est l’aboutissement qui suit la création du spectacle, l’édition de la pièce aux Editions Théâtrales, la réalisation d’un double CD en coproduction avec Carbon 7, un double numéro d’Alternatives Théâtrales et la réalisation d’un documentaire. Le téléfilm est réalisé en haute définition pour permettre une diffusion sur antenne, des projections en salle et une édition d’un coffret DVD avec complément pédagogique. Le film a une durée de 5h30 et se compose de 5 parties « techniques », ou bobines pour reprendre un terme de cinéma, qui présentent les 3 actes du spectacle. Il a été tourné au Théâtre de la Place à Liège, en vidéo haute définition HD Cam 1080i, pendant 3 jours, avec 6 caméras filmant selon 10 axes différents, 48 pistes son. La post- production des 60 heures de rushes a nécessité 8 semaines de montage, 10 semaines de mixage et 12 jours d’étalonnage. Le mixage télévision est réalisé en stéréo. Un PAD en Betacam numérique est disponible et bientôt en HD sur support HD Cam.

Le Groupov, Centre Expérimental de Culture Active, est un collectif d'artistes dirigé par le metteur en scène Jacques Delcuvellerie. Créé et installé à Liège depuis 1980, Le Groupov a pour objectif de situer ses actions artistiques autant dans la recherche pure sur le théâtre et ses limites que sur le terrain politique. « Plus jamais ça », leitmotiv scandé par tous après la seconde guerre mondiale et la découverte des camps de concentration. Parce que « ça » a encore eu lieu, dans l'indifférence générale, Le Groupov a décidé de monter « Rwanda, 94 »…

En introduisant la notion de vérité, inextricablement liée à celle de la politique, Le Groupov renoue avec la tradition du théâtre politique. Et parce que toute énonciation artistique est intervenante, il propose une œuvre qui donne à penser…

Nous étions guidés par ce précepte de Brecht : « La question n’est pas de montrer des choses vraies mais de montrer comment sont vraiment les choses. » Jacques Delcuvellerie

Les 20 ans du Groupov - Le Groupov est un collectif, créé en 1980 à l’initiative de Jacques Delcuvellerie, qui regroupe à l’origine des étudiants du Conservatoire de Liège répétant en dehors de l’école (le Groupe Off !). Se jouant des frontières artistiques, le collectif se livre à des expérimentations fulgurantes, risque « l’inouï ». Après quelques années de travaux confidentiels, il se lance dans la représentation publique. Dans les années 90, il présente le premier volet d’un travail autour de la question de la vérité. Ce triptyque interrogera la souffrance humaine à travers la religion (L’annonce faite à Marie de Paul Claudel en 1990), le sexe (Trash : a lonely prayer en 1991) et la politique (La mère de Bertolt Brecht en 1995). Parallèllement à ces créations mêlant musique, arts plastiques, théâtre ou philosophie, le Groupov expérimente des pratiques pédagogiques nouvelles au sein du Conservatoire de Liège.

Groupov, 26-28, rue Bois-L’Evêque, 4000 Liège, Belgique. Tél. (32-4) 253 61 23

Les valeurs dans la sculpture

• Les Bourgeois de Calais, sculpture de Rodin: sacrifice, dignité, respect de la parole, justice, souci d'autrui.

Le groupe "Les Bourgeois de Calais" est une commande faite par la ville de Calais, en 1885, auprès du sculpteur Auguste Rodin afin d'immortaliser le courage des six Bourgeois (Eustache de Saint-Pierre, Jacques et Pierre de Wissant, Jean de Vienne, Andrieus d'Andres et Jean d'Aire) qui se sont sacrifiés pour sauver leur ville en 1347.

Calais, ville fortifiée au XIIème siècle, connaîtra progressivement la prospérité économique grâce au commerce de la pêche. Édouard III d'Angleterre, qui provoquera la Guerre de Cent-Ans, prendra position devant Calais en 1346, après la bataille de Crécy. La ville résistera au siège pendant huit mois. Le gouverneur, faute de secours, devra accepter la rédition en août 1347.

Six bourgeois de Calais, conduits au bourreau par Eustache de Saint-Pierre, remettront les clefs de la ville à Édouard III, pieds nus, en chemise et la corde au cou. Ils proposeront leur sacrifice afin d'épargner la population. La reine Philippine de Hainaut, admirative du courage des sacrifiés, demandera à son mari de leur épargner la pendaison. Elle implora ainsi son époux Edouard III d'Angleterre : « Ah ! Gentil sire, pour l'amour de moi, ayez pitié de ces six hommes » — la reine était enceinte et sa grossesse était déjà très avancée. « Ha ! Dame. J'aimasse trop mieux que vous fussiez autre part qu'ici... » Et le roi d'Angleterre lui remet les six prisonniers, vêtus d'une chemise, portant la corde au cou. Eustache de Saint Pierre et ses cinq compagnons d'infortune furent sauvés par une reine en pleurs.

Lors du second siège de Calais, organisé par le Duc de Bourgogne, la ville demeurera aux mains des Anglais. Elle ne redeviendra française qu'en 1558, après la victoire du duc François de Guise.

Il existe plusieurs exemplaires de cette oeuvre, dont une sur la place de l'Hôtel de Ville de Calais.